L’escalade du château d’eau

avril 30, 2013 dans Clément Murin par Marc

 

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« L’escalade du château d’eau a été réalisée en 2013 dans le cadre d’un partenariat entre le centre d’art de Thiers, le Creux de l’enfer et AIRE Mille Flux à l’occasion de l’exposition  les enfants du sabbat.
Il y a 8 ans, j’avais invité Laetitia Carton à réaliser une création participative dans l’espace physique de AIRE à Moulins, après avoir vu son intervention lors de la 2ème édition des Enfants du sabbat. L’envie d’en renouveler la possibilité était toujours présente. L’enjeu étant cette fois d’inviter un artiste dont le support d’expression habituel n’est pas le numérique, à intervenir sur la plate forme 3D afin de provoquer un dialogue.
Les « squelettes » d’enseignes, le jeu entre représentation d’un support de communication publicitaire avec la disparition de tout message, les changements d’échelle ont, pour moi, tout de suite fait résonance avec les différents questionnements de Quantic.»

Marc Blieux

 

L'escalade du chateau d'eau _ Clement Murin

L'escalade du chateau d'eau _ Clement Murin

 

L'escalade du chateau d'eau # 2 _ Clement Murin

L'escalade du chateau d'eau # 2 _ Clement Murin

 

« Le travail qui me porte aujourd’hui est lié à la construction de toute chose, ainsi que les structures de ces choses. Le rapport que j’entretiens avec l’architecture est indéniable, mais mon travail s’exprime essentiellement de manière sculpturale. Il se compose également de dessins et de maquettes qui viennent appuyer ces démarches et peuvent exister pour eux-même parallèlement à celles-ci. Le besoin que j’ai de voir derrière ou à l’intérieur des choses qui nous entourent m’est essentiel […] J’ai focalisé mon attention sur les structures urbaines et plus particulièrement celles des panneaux publicitaires. Les «squelettes» créés sont alors les supports d’un imaginaire, cadres laissés à disposition de toute pensée vacante. Le retrait des images publicitaires met en évidence la présence d’architectures tout en questionnant sur ce qui se trouve derrière les images.
Le jeu des matériaux évoque la partie sensible de mes sculptures. En utilisant des matériaux dits fragiles (peuplier, verre) en opposition à des matériaux plus industriels (épicéa, fer, etc.), des rapports de forces apparaissent et provoquent une fragilité de structures qui pourtant se présentent comme imposantes.
Des questions d’échelles sont parallèlement mises en jeu : toutes mes sculptures passent par un processus de réduction et de ré-agrandissement pour trouver leur taille finale. L’étape de la maquette me permet de transférer certains attributs d’échelle et de matériaux avant de réadapter cette taille à un espace intérieur. Le déplacement de ces structures urbaines d’un extérieur vers un intérieur modifie le propos publicitaire pour l’amener vers un propos sculptural à l’intérieur de l’espace d’exposition. De même, la présence des maquettes propose un regard croisé avec les sculptures et le rapport au corps du spectateur. Mes sculptures-structures sont un détourage du vide plus qu’un dessin du plein. Ce vide mis en exergue construit l’espace et dénote l’absence d’image qui laisse apparaître la présence de ces «fantômes».

Clément Murin

 

Creux de l'enfer _Thiers

 

Clément Murin est né (1988) et travaille à Clermont-Ferrand

2013
Les enfants du sabbat, Cac Creux de l’Enfer,Thiers
2012
Diplôme National d’Expression Plastique à l’École Supérieure d’Art de Clermont Métropole
2010
Échange international à Oklahoma University, School of Art, États-Unis,
Bachelor of Fine Arts Junior : Advanced Sculpture, Contemporary Sculpture, Book-making, Typography 2
Diplôme National d’Arts Plastiques à l’École Supérieure d’Art de Clermont Métropole
Montage et comissariat de l’exposition Baccano – Imaginni d’Italia à Sonder Music Gallery, Norman, États-Unis
2009 Commissionné par Clermont Communauté pour une installation dans la bibliothèque de St-Genès Champanelle, Auvergned

 

Sans Titre, 2012
Tubes de fer, 190 x 175 x 88 cm

 

Autrement dit, d’assourdir ces discours très bavards, envahissants, tapageurs, intrusifs qu’adressent aux passants les panneaux publicitaires, les enseignes de tout acabit, plantés partout dans le paysage urbain. Tout en  les effaçant, l’artiste laisse à vif leur absence, la désigne, la dessine pour ainsi dire.

Extrait d’un texte de Judicael Lavrador

 

 

“L’escalade du château d’eau is a partnership experiment between Thier’s Art Center and AIRE Mille Flux. The encounter with his work happened during the exhibition : “Les enfants du Sabbat”.
8 years ago, after having seen her intervention during the second edition of “Les enfants du Sabbat”, I had invited Laetitia Carton to realise a collaborative creation in the physical space of AIRE in Moulins. Since then, the will to repeat the experiment remained. This time, in order to provoke a dialogue on the 3D platform , the challenge was to invite an artiste whose usual expression medium was not the digital one.
The signs’ “skeletons” , the game of representing a advertising medium without any message on it and the scale changes… To me, this was all clearly linked to the various questionnings of Quantic.”

Marc Blieux

 

“ The work that leads me now is linked with the building of all things, aswell as with their structure. Although I’m linked to architecture, my work is mainly expressed in a sculptural way. It is also composed with drawings and mock-ups that support this way of working, and may also exist on their own.
To me, the need of seeing into and behind the things that surround me is fundamental[…] I focused my attention on urban structures and especialy on advertising signs. The skeletons I created are therefore a support to imagination, like frames at disposal for any vacant thought.
The withdrawal of all advertising images highlights the architecture and induces questionings about what lies behind images.
The materials recall the sensitive part of my sculptures. By using fragile materials (glass, poplar tree) opposing industrial materials (iron, spuce tree, etc)some balances of power appear and weaken the structures which look imposing though.
There are also a scale matter : all my sculpures go through a process of reduction and extention in order to find their final size. The mock-up stage allows me to transfer and adapt scales and materials to an inside space.
Moving this urban structures from an outside to an inside alters the meaning of the advertising message. It leads to a sculptural purpose inside the exhibition space.
The mock-ups also offer a perspective between the sculptures and the body of the observer. My structures-sculptures are more a clipping of the emptiness than a drawing of the fullness.
This highlighted emptiness builds the space and shows the lack of images. It therefore let these “ghosts” appear.

Clément Murin

 

Clément Murin was born in Clermont-Ferrand in 1988 and works there.

2013
Les enfants du sabbat, Cac Creux de l’Enfer,Thiers
2012
National diplôma of “Plastic Expression”, Superior Art School of Clermont Métropole
2010
International Exchange at Oklahoma University, School of Art, USA.
Bachelor of Fine Arts Junior : Advanced Sculpture, Contemporary Sculpture, Book-making, Typography 2
National diplôma of Arts, Superior Art School of Clermont Métropole
Set up of the Baccano exhibition – Imagini d’Italia à Sonder Music Gallery, Norman, États-Unis
2009
Commissioned by Clermont Communauté for a set up in the St-Genès Champanelle’s library, (Auvergne)

 

The advertising signs that are planted everywhere in the urban landscape, and that adress garrulous, invading, flashy and intrusive messages to passers-by, are thereby deafened.While erasing these messages, the artist leave a sharp lack of them, almost drawing them.

Extract from a text by Judicael Lavrador